Baromètre national des prix de l’immobilier – Meilleurs Agents
Pas d’amélioration à l’horizon
La baisse des prix enclenchée depuis plusieurs mois sur l’ensemble du l’Hexagone continue (-0,7% en un an).
Avec un nouveau recul de leurs tarifs de -0,3% en octobre, les villes du Top 10 sont désormais bien installées en territoire négatif (-1,9% en un an). Au cours de l’année écoulée, seules les zones rurales restent encore orientées à la hausse (+2,2%). Mais pour combien de temps ? La dynamique à laquelle nous avait habitué ce segment de marché depuis la sortie du Covid ne cesse de s’essouffler. À titre de comparaison, il avait progressé de +10,7% en 2021 et de +7,1% en 2022.
Cet ajustement des prix aux nouvelles conditions de marché tend même à s’accélérer dans certaines communes, notamment à Paris. Sur le seul mois d’octobre, la capitale a en effet perdu -0,7% (-5,4% en un an). Du jamais vu en un mois depuis 2009 et la crise immobilière qui avait secoué l’immobilier français. La capitale n’est pas la seule concernée. Nantes a elle aussi connu un octobre écarlate (-0,8%).
En seulement deux mois, la préfecture de Loire-Atlantique a ainsi vu ses prix chuter de -1,5%. Au final, huit des onze plus grandes métropoles françaises ont fini le mois dans le rouge (-0,5% à Lyon, -0,3% à Strasbourg et Rennes, -0,1% à Bordeaux et Nice…). Preuve s’il en est que ce reflux tarifaire gagne peu à peu du terrain et, surtout, que les principales villes de l’Hexagone commencent à s’adapter les unes après les autres à la hausse des taux. Et ce, pour un certain temps. Les taux n’étant pas appelés à redescendre de sitôt (voir encadré ci-après) et les revenus des porteurs de projets à croître rapidement, tout laisse à penser que les prix devraient poursuivre sur cette lancée, au moins jusqu’au printemps prochain et au possible rebond saisonnier.
Evolution des prix à Paris
-0,7% de baisse en octobre
-5,4% de baisse sur un an
L’Ile-de-France suit les traces de Paris
Un temps épargnée de l’influence parisienne à la sortie de la crise sanitaire, l’Île-de-France se retrouve entraînée par la dynamique baissière de la capitale.
Sur les douze derniers mois, l’ensemble de la région affiche en effet des résultats dans le rouge. Dans la petite couronne, ce sont sans surprise les départements les plus chers qui ont enregistré le plus fort recul. Ainsi, les Hauts-de-Seine ont vu le prix des appartements chuter de -4,7% en l’espace d’un an (6 897 €/m²). Quant au Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, ils ont respectivement diminué de -3,4% (5 387 €/m²) et -2,6% (4 336 €/m²). Une dynamique que l’on retrouve également au sein de ces départements puisque ce sont les villes aux tarifs les plus élevés qui sont aujourd’hui les plus marquées par ce reflux tarifaire Et ce, peu importe le département. À l’image, dans le Val-de- Marne, de Charenton-le-Pont (-8,5% en un an à 8 177 €/m²) et Vincennes (-6,8% à 9 139 €/m²). Et, en Seine-Saint-Denis, de Montreuil (-6,9% à 6 621 €/m²) et Saint- Ouen (-6,8% à 6 444€/m²).
Ce n’est en revanche pas le cas en grande couronne. Les Yvelines, malgré leurs 4 779 € en moyenne le m² pour les appartements, n’ont baissé que de -2,1% au cours de l’année écoulée, alors que le Val d’Oise avec ses 3 378 € le m² moyen a perdu 4,4%. Plus étonnant encore, c’est l’Essonne, département pourtant le plus abordable de la grande couronne (3 143 €/m²), qui a connu la contraction tarifaire la plus importante durant cette période (-5,5%). Bien qu’également touchée par ce phénomène baissier, la Seine-et-Marne semble pour sa part mieux résister (-0,5% seulement en un an).
Évolution des prix dans la petite couronne
Hauts-de-Seine -4,7%
Val-de-Marne -3,4%
Seine-Saint-Denis -2,6%
Les maisons davantage frappées par la baisse des prix
Si les prix se contractent de manière globale dans l’ensemble du territoire depuis le début de l’année, toutes les catégories de biens ne sont pas touchées de la même manière. Avec -0,8% depuis janvier, les maisons reculent en effet deux fois plus vite que les appartements (-0,4%). Motif ? De par leur superficie généralement plus importante, les maisons ont une valeur d’achat souvent plus élevée que les appartements. Sans compter qu’elles avaient plus fortement augmenté que ces derniers à la sortie de la crise sanitaire.
Pour mener à bien leur projet, les acheteurs intéressés par ce type de produit sont donc contraints d’emprunter davantage.
La hausse actuelle des taux de crédit les impacte par conséquent plus que les autres, les obligeant pour certains à repousser leurs envies immobilières, voire à réviser leurs ambitions à la baisse.
Cette tendance baissière des maisons est par ailleurs plus généralisée au niveau national que celle des appartements.
Alors que seul un tiers des départements ont enregistré une diminution des prix de leurs appartements depuis début 2023, deux tiers ont vu celui de leurs maisons reculer. Dans le détail, ce sont les départements au sein desquels se situent les plus grandes métropoles qui ont été le plus frappés par la baisse des prix des appartements durant cette période. À l’image du Rhône (-5,1%), de la Gironde (-4,5%) ou encore de la Loire-Atlantique (-3,7%). Quant à ceux qui ont essuyé les plus forts reculs tarifaires sur les maisons, il s’agit essentiellement de départements
des régions Grand Est et Centre-Val-de-Loire (-11,3% en Moselle, -9,1% dans le Haut-Rhin, -6,3% dans le Bas-Rhin, -7,2% en Indre-et-Loire, -7% en Eure-et-Loir).
À noter : les départements à fort part de résidences secondaires notamment sur le littoral ou en montagne voient, quant à eux, le prix de leurs appartements et de leurs maisons continuer à progresser. La raison ? Il s’agit de marchés moins portés par le crédit. Ainsi, côté appartement, les départements du Sud-Est font la course en tête (+7,2% dans le Var, +10,1% dans les Alpes de Haute-Provence ainsi que les Hautes-Alpes). Et, côté maison, ce sont les Pyrénées-Atlantiques (+9.3%), les Côtes d’Armor (+8%) et la Haute-Savoie (+6.2%).