Thomas Perret, co-fondateur et président de Mon Petit Placement

Action Future et Radioepargne: Suite aux événements récents dans le système bancaire avec la faillite de la SVB et les déboires de credit suisse, pensez vous que l’on peut avoir confiance dans le système bancaire aujourd’hui.

« Dans un contexte de forte inflation et d’instabilité du système bancaire, les banques centrales se retrouvent confrontées à un dilemme. D’un côté, elles peuvent être tentées de relever les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation. Cependant, une augmentation trop importante pourrait ralentir l’économie en réduisant les dépenses d’investissement des ménages et des entreprises, voire conduire à une récession économique. En plus, les États pourraient subir des coûts d’emprunt plus élevés, ce qui diminuerait leurs ressources disponibles pour d’autres dépenses publiques.

D’un autre côté, les banques centrales pourraient maintenir des taux bas pour soutenir l’activité économique et le secteur bancaire. Toutefois, cela risque d’aggraver l’inflation et de réduire, encore plus, le pouvoir d’achat des ménages.
Les banques centrales doivent réussir à trouver un équilibre délicat entre la maîtrise de l’inflation, la stabilité financière et le soutien à l’activité économique. Cela peut nécessiter une coordination étroite avec les gouvernements et d’autres organismes de réglementation pour mettre en place des politiques efficaces et cohérentes.
Par exemple, suite à la crise de 2008, les régulateurs avaient décidé de renforcer les normes de capitalisation et de liquidité des institutions financières pour réduire les risques systémiques et améliorer la stabilité financière, avec les accords de Bâle III. Ces accords ont pour objectif de renforcer la solidité financière des banques grâce à des normes plus strictes en matière de capitalisation, de liquidité et de gestion des risques pour les banques. Cependant, lors de sa présidence, Donald Trump a quelque peu contourné les règles et a fait passer de 50 milliards à 250 milliards de dollars le seuil à partir duquel les banques sont considérées comme présentant un risque systémique et faisant l’objet d’une surveillance plus stricte. SVB étant en dessous de ce seuil, elle est donc passée à travers les mailles.

Aujourd’hui, le gouvernement américain souhaite revenir sur ce seuil, et le diminuer pour éviter de nouvelles faillites. Les Banques Centrales, de leur côté, ont pris des décisions pour soutenir les banques en difficulté, par exemple en garantissant les dépôts de l’ensemble de leurs clients. Il est fort probable que d’ici les prochaines semaines, les Banques Centrales, américaine comme européenne, cessent leur augmentation de taux bien trop agressive vis-à-vis du contexte que nous vivons. La FED a d’ailleurs déjà commencé à ralentir cette hausse de taux. Elle a augmenté ses taux de seulement 25 points en mars, contrairement au mois de novembre où elle augmentait ses taux de 75 points.

Action Future et Radioepargne:Pour rassurer le marché et surtout les déposants, les banques centrales ont réagi très rapidement pour éviter une panique.
Quelle politique les banques centrales peuvent elles appliquer à l’avenir dans ce contexte d’inflation qui nécessite une hausse des taux d’intérêt pour contenir cette inflation qui risque de ne plus être contrôlable si on la laisse filer et les risques sur le système bancaire, l’économie, l’épargne des citoyens et même le financement des états parfois surendettés qui subissent tous la hausse des taux d’intérêt?.

Il est compréhensible de se poser des questions sur la confiance que l’on peut accorder aux banques centrales, étant donné que leur politique monétaire a contribué à la crise des subprimes de 2008. Mais, il est important de noter que les banques centrales ont depuis pris des mesures pour renforcer la réglementation et la surveillance du secteur financier afin de réduire les risques de crises similaires à l’avenir.

En ce qui concerne la question de l’inflation, les banques centrales ont pour mission de maintenir la stabilité des prix. Bien que les prévisions sur l’inflation ne soient pas toujours précises, les banques centrales ajustent constamment leur politique monétaire pour atteindre leur objectif de stabilité des prix.
Pour répondre à la pandémie de COVID-19, la plupart des banques centrales ont abaissé leurs taux d’intérêt et ont mis en place des politiques monétaires accommodantes pour soutenir l’économie. Elles ont également surveillé de près les risques d’inflation et ont commencé à ajuster leur politique monétaire pour faire face à la hausse des prix. Cependant, elles n’avaient pas prévu qu’une guerre allait arriver entre l’Ukraine et la Russie : elles n’ont pas encore de boule de cristal malheureusement !

Les Banques Centrales ont, pour une grande majorité, décidé d’augmenter leurs taux pour tenter de réduire l’inflation. Cependant, cette décision a eu des conséquences néfastes pour certains secteurs, notamment celui de la tech. Dans ces situations complexes, il est souvent difficile de trouver une solution optimale. Si les banques centrales avaient décidé d’augmenter les taux moins rapidement, l’inflation aurait probablement été encore plus élevée aujourd’hui, ce qui aurait affecté davantage les ménages déjà bien impactés.

 

Action Future et Radioepargne: La hausse des taux des banques centrales a une incidence sur l’économie et les entreprises. Le secteur des valeurs technologiques a déjà subi un choc et se financer est devenu plus difficile. La SVB a probablement subit cette situation que les banques centrales auraient du prévoir.
Peut on avoir finalement confiance dans les banques centrales qui ont été, avec le recul à l’origine de la crise des surprimes (taux laissés trop bas trop longtemps entrainant des dérives sur le marché) et qui il y a à peine 2 ans soutenait que l’inflation serait faible et non durable?

Comme nous l’avons bien remarqué, l’année 2022 a été une année particulièrement violente sur les marchés pour une majorité d’actifs.

Si nous nous replongeons dans les différentes périodes compliquées que nous avons connu ces 20 dernières années, nous pouvons citer 2008 où l’on remarque que ce sont les obligations long-terme qui ont performé pendant que les actions qu’elles soient américaines ou européennes ont dévissé. Pareil pour 2018, les marchés connaissent de mauvaises performances, là où l’immobilier tire son épingle du jeu.
Bis Repetita pour 2022, annus horribilis comme beaucoup l’ont surnommé, les actions et les obligations tirent à la baisse pendant que ce sont les matières premières qui partent à la hausse.
Quoi qu’il en soit, on remarque donc qu’il n’y a pas de réponse universelle et un actif « miracle ».

 

Action Future et Radioepargne: Dans ce contexte, quel placement recommandez vous à l’épargnant?

La seule solution : la diversification.

Il est important pour chaque épargnant de disposer d’un portefeuille investi sur plusieurs zones géographiques, plus actifs ou plusieurs secteurs. »

 

 

 

Mon Petit Placement :

 
« Créée par Thomas Perret et Thibault Jaillon, Mon Petit Placement est une fintech lyonnaise visant à démocratiser l’investissement financier auprès des particuliers. Fort du constat que la majorité des épargnants sont souvent orientés vers des produits classiques et sont peu informés sur les mécanismes financiers, Mon Petit Placement permet à ses utilisateurs d’accéder à des produits financiers haut de gamme jusqu’ici réservés à une clientèle fortunée et les accompagne de manière personnalisée dans leur stratégie d’investissement, à travers une interface simple et ludique.

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